À peine s’achevait le Congrès mondial acadien 2019, ce grand et festif rassemblement qui s’est déroulé du 10 au 24 août à l’Île-du-Prince-Édouard et dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, qu’ont convergé vers l’Université de Moncton non moins de 25 spécialistes des études acadiennes. L’occasion : le premier atelier de notre projet Repenser l’Acadie dans le monde : études comparées, études transnationales, organisé par l’Institut d’études acadiennes avec la collaboration de l’Observatoire Nord/Sud, du Gorsebrook Institute, de l’Institut L.-R.-Wilson et du Conseil de recherches en sciences humaines.
Ce symposium inaugural avait pour but de rassembler tous les membres de notre collectif afin d’échanger autour des versions préliminaires de leurs contributions au projet. Les participant-e-s ont pu bénéficier de la présence de deux historiens chevronnés, à savoir Maurice Basque (IÉA) et John Reid (St. Mary’s University), à titre de discutants.
S’étendant sur deux jours (26-27 août), l’atelier principal a été précédé de deux tables rondes. Celle du samedi 24 août, réunissant Clint Bruce, Stéphanie Chouinard, Nicole Gilhuis et John Reid devant un public d’une vingtaine de personnes s’étant rendues au Musée acadien de l’Université de Moncton, abordait la question : « Pourquoi repenser l'Acadie dans le monde ? L'importance des études comparées et transnationales ».
Le lendemain soir, lors de l’ouverture officielle des activités, au Centre culturel Aberdeen, l’importance de la relève en études acadiennes a été soulignée à la faveur d’une causerie qu’il ne serait pas abusif de qualifier d’historique puisqu’elle regroupait l’ensemble des cinq jeunes chercheur-e-s ayant occupé des stages postdoctoraux à l’IÉA depuis 2015 (Corina Crainic, 2015-16; Mathieu Wade, 2016-17; Isabelle Kirouac-Massicotte, 2017-18; Nicolas Nicaise, 2018-19; et Philippe Volpé, 2019-20). Autant le ton était marqué par une franche convivialité, autant les interventions ont soulevé des questions parfois brûlantes sur l’état de notre champ pluridisciplinaire.
L’heure n’en était pas moins à la célébration, comme en témoignait un gâteau commémoratif offert par l’IÉA.
Lundi matin, le travail de l’équipe a débuté. En guise d’ouverture, Gregory Kennedy et Clint Bruce, codirecteurs, ont rappelé les grandes orientations et les objectifs du projet, ce qui a offert l’occasion de dévoiler le site web : repenserlacadie.com. La majeure partie des deux journées était consacrée aux séances de discussion. Celles-ci étaient basées sur les propositions de recherche distribuées auparavant, soit des ébauches des textes destinés à être transformés en chapitres de l’ouvrage à venir, et étaient réparties selon quatre axes thématiques :
- Séance 1 : L’Acadie et l’évolution du monde atlantique (animée par Adeline Vasquez-Parra)
- Séance 2 : Évolutions de l’Acadie moderne en contexte mondial
- Séance 3 : Approches comparatives des enjeux politiques et culturels
- Séance 4 : Dynamiques transnationales des représentations de l’Acadie (animée par Nicolas Nicaise)
Pour de plus amples détails, voir le programme intégral ici.
Portée par l’énergie palpable entourant ces échanges, une discussion plénière a permis aux chercheur-e-s, venu-e-s d’aussi loin que l’Europe et l’ouest des États-Unis, de formuler leurs souhaits et suggestions pour la suite de l’initiative. « Il y a eu une réelle appropriation du projet par les membres de l’équipe, affirme Bruce, ce qui est, à mon avis – et j’ose croire que mon collègue Gregory sera entièrement d’accord – de très bon augure pour les échanges futurs. »
Dans sa présentation de synthèse, John Reid a félicité les participant-e-s d’avoir proposé « un ensemble éblouissant d’analyses convaincantes et multidisciplinaires qui, réunies, ont toutes les caractéristiques d’une étude collective qui définira le terrain pour cette génération, tout comme L’Acadie des Maritimes l’a fait pour une génération antérieure ».
Il a également fait part de plusieurs recommandations pour les prochaines étapes. Celles-ci concernaient l’éventuelle organisation des textes, la mise en dialogue avec d’autres domaines comme les études de l’environnement et, dernier point mais non le moindre, des démarches concrètes et créatives pour poursuivre la réflexion collaborative.
Ces recommandations, jointes aux réflexions formulées par les membres de l’équipe, aideront à façonner les démarches en vue du deuxième atelier. Cette rencontre-là aura lieu à l’Université Sainte-Anne, en août prochain, autour de la Fête nationale de l’Acadie.
D’ici là, plusieurs réunions de travail et activités publiques sont prévues.
En plus du concours de l’IÉA, la tenue de l’atelier du mois dernier a été soutenue et facilitée par d’autres unités de l’Université de Moncton, notamment la Faculté des études supérieures et de la recherche, la Faculté des arts et des sciences sociales, la Bibliothèque Champlain et le Musée acadien. « La grande réussite du premier atelier n’aurait pas été possible sans la collaboration et l’appui de plusieurs partenaires », affirme Gregory Kennedy. « La grande qualité des textes soumis par nos participantes et participants ainsi que l’ouverture remarquable de toutes et tous à former une nouvelle communauté dédiée à la mobilisation de la recherche en études acadiennes indiquent que nous sommes bien positionnés à réaliser les prochaines étapes de ce projet ambitieux ancré dans la pluridisciplinarité ainsi que dans la volonté de repenser l’Acadie dans et pour notre monde. »
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